Dance with the devil (Peter & Wendy)

Aussi surprenant que cela puisse paraitre Wendy avait fini par se faire à cette ville. Certes, elle n’avait rien à voir avec sa ville natale, Londres, mais c’était d’un côté ce qui lui plaisait. Cela lui permettait de laisser le passé derrière elle et d’avancer sur l’avenir. Elle se sentait de plus en plus épanouie au sein de sa nouvelle fac où elle pouvait exercer sa passion pour l’art. D’autant plus que la brunette avait su se faire de nouveaux amis tous aussi adorable les uns que les autres. De quoi lui donner le sourire. A Londres, avec ses différentes crises qu’elle souhaitait oublier, elle avait perdu quelques amis. Aujourd’hui elle s’en était trouvé des nouveaux. Elle n’était plus une petite fille, elle avait su grandir et devenir indépendante. Elle n’avait plus besoin que ses frères s’occupent d’elle, même si elle restait en contact avec eux très souvent. Oui, l’oiseau Wendy avait pris son envol. Au final cette ville n’était pas si mal.

Sortant de cours, sac à main de cours à l’épaule et sa pochette de croquis dans une main la jeune femme est entouré de quelques amis. Ce qui est bien avec cette fac c’est qu’elle a pu rencontrer des gens talentueux qui comme elle, partage son amour pour l’art. S’arrêtant devant la fontaine juste en face de la fac l’étudiante prend un petit temps pour papoter encore avec ses camarades. Puis viens l’heure de se séparer et de retourner à leur activité respective. D’un sourire la jolie brune salue ses deux amis et reprend sa route. Elle pose un rapide regard sur son téléphone portable qui lui indique une fin d’après-midi. Puis elle porte ses yeux bleu cristallin vers le ciel, le soleil n’est pas encore couché c’est son moment préféré de la journée. Les couchés de soleil ont toujours été une véritable source d’inspiration pour la jeune femme. Quand elle était jeune, elle pouvait s’attarder des heures par la fenêtre de sa chambre pour les observer. Elle décide donc comme à son habitude, d’aller se poser quelque part pour dessiner. Cherchant un coin tranquille, la jeune Darling vient s’assoir dans l’herbe dans un petit coin reculé mais qui lui permet un bon angle de vision. Son dos glisse contre un tronc d’arbre auquel elle s'appuie, lui permettant un peu d’ombre dû aux feuillages de ce dernier.

Une brise fraiche et agréable vient soulever ses cheveux alors qu’elle pose sa pochette à ses côtés et attrape son carnet de dessin dans son sac. Elle saisit ensuite son crayon de papier, ouvre son carnet prête à dessiner. Comme d’habitude, Wendy aime dessiner ce qu’elle voit. Elle commence par les bancs au fond du parc. Elle trace les lignes avec précision et souplesse. Le crayon gratte sa feuille gracieusement et doucement le décor prend forme. On peut apercevoir un bout du bâtiment de sa FAC ainsi que les autres derrière elle, de la verdure. Elle commence à dessiner les étudiants approximativement. Certains en petit groupe sont en train de discuter, certain assis sur les bancs mange un petit encas. Son crayon suit le rythme de ce qu’elle voit, interchangeant couramment entre le papier et son paysage. Son regard se pose rapidement sur un brun au loin se tenant dos à elle, elle commence à le dessiner lui aussi pour combler son paysage. Plus les coups de crayons prennent forme sur son papier plus sa silhouette l’interpelle. Elle lui dit quelque chose. Elle lui rappel… Non.

Soudainement, Wendy arrête son dessin relevant une nouvelle fois la tête sur le garcon pour l’observer plus en détail elle s’aperçoit qu’il a disparu. Pourtant il était là il y a quelques secondes. Fronçant les sourcils, sa main se serre sur son crayon de papier et son rythme cardiaque accélère. Non, ca ne peut pas être lui. Elle délire encore une fois. Elle repose son regard sur son dessin, pourtant indirectement il lui ressemble. Pourquoi s’en est-elle pas rendu compte plus tôt ? Surement car elle était trop concentrée dans son dessin. La brune tente de controler sa respiration pour se calmer. Tu délires Wendy, ca recommence. Tu recommences à le voir. Pourtant elle en avait fini avec ca. Elle refuse de replonger dans ce délire paranoïaque. De recommencer avec ses crises psychotiques. Mais c’est plus fort qu’elle, petit à petit elle sent la panique la gagner, alors elle attrape son dessin et le déchire en pleins de petits morceaux dans des gestes brusque et nerveux, comme pour effacer cette existence qu’elle ne peut avoir qu’imaginer. Ca va déjà mieux. Après ca elle reprend une grande inspiration et se calme fermant un moment les yeux pour se recentrer. Ce n’est rien. Tout va bien. Elle réussit finalement à reprendre le control de son esprit et rouvre les yeux, sauf que cette fois-ci elle ne peut pas nier ce qu’elle a devant les yeux. C’est bien Peter Pan, celui de ses cauchemars qui se tient juste en face d’elle. Elle sursaute, en laisse tomber son crayon, son cœur s’emballe une nouvelle fois-malgré elle alors qu’elle l’observe les yeux écarquillé. Non, ce n’est pas réel. Elle délire encore, ce n’est qu’une hallucination. Elle repense aux séances avec son ancienne psychologue madame Martin. Et elle se répète à elle-même sans pour autant pouvoir le quitter du regard « Tu n’es pas réel, t’es juste dans ma tête » souffle-t-elle à mi-voix. C’est ca, c’était encore une hallucination. Une foutue hallucination qui lui a pourri la vie si longtemps et dont elle doit se débarrasser. Alors prise de panique, elle attrape son carnet et lui balance dessus pour tenter de le faire partir de son esprit. « Va-t'en ! » crie t-elle pour appuyer son geste. Sauf que le carnet ne le traverse pas & cette fois-ci il ne disparait pas. Elle ne comprend pas, ca marchait d'habitude.

Wendy n'avait pas oublié les siècles passé dans cette cage. Elle aurait bien aimé les oublier, mais une si longue captivité laisse des séquelles. Au départ elle c'était dit que Peter n'était peut-être pas si méchant, qu'il changerait peut-être avec le temps. Mais forcé de constater qu'elle c'était trompé. Les siècles lui ont donné tord, puisqu'il n'a jamais cessé ses actes diaboliques. Il avait voulu voler le coeur d'Henry et indirectement elle l'avait même aider. Elle s'en était voulu pour ca mais c'était pour Jean et Michel qu'elle l'avait fait. Par peur qu'ils leur arrive malheur. Il avait toujours su exploiter les faiblesses des autres et oui, il lui faisait peur, parce que la triste vérité c'est qu'il est cruel. Puis elle était revenu à Londres et c'est là qu'elle a commencé à le voir partout. Ses frères avaient bien faillit l'interner, à croire qu'elle perdait complètement la tête. Puis elle c'était remise, elle avait ressorti la tête de l'eau. Elle pensait tout ca derrière elle. Mais en le voyant là, en face d'elle, le destin lui donne tord encore une fois. Elle le prend encore pour une hallucination. Après tout, elle jurait qu'il était réel avant et c'était faux. On lui a tellement répété qu'elle délirait, de longues heures à travailler sur elle même pour se soigner. Alors c'est la première chose qu'elle se dit. « Non non non. C’est dans ma tête. C’est pas réel. C’est pas réel » elle s’agrippe les cheveux et ferme les yeux fortement. Elle délire encore. Elle doit le chasser de son esprit. Mais elle ouvre les yeux et il est toujours là. Elle n’arrive pas à faire la différence entre mauvais rêve et réalité. Et si il était réellement là comme il le disait ? Il a pris son livre. Ça veut bien dire qu’il est réel non ?

Soudain elle relève la tête alors qu’il se tient accroupis devant elle. Elle plonge ses yeux dans les siens tentant de réprimer le frisson qui menace de la parcourir. Machinalement elle resserre ses genoux contre sa poitrine comme pour se protéger. Puis elle l’écoute, elle l’observe attentivement. Elle ne dit plus rien. Sa voix reste bloquer dans sa gorge. Jusqu’à ce qu’il il attire soudainement sa curiosité « Un accord ? » elle répète interloquée. Quel accord ? Peut être qu’apres ça il la laissera tranquille. Trop naïve Wendy. Bien trop naïve. Tu crois vraiment que cet accord pourra t’être bénéfique ? Tu devrais connaître Peter à force. Il ne sert que ses intérêts. Mais pourtant elle est prête à l’écouter. Écouter ce qu’il propose, elle n’a rien à perdre. Pour l’instant elle doit savoir ce qu’il veut. Si il est bien réel alors elle doit connaître ses intentions. « Qu’est-ce que tu veux ? » demande t-elle d'une petite voix. La folie est un peu retombé, le calme est revenu dans sa voix même si on peut sentir la méfiance transparaitre. Parce qu’il veut quelque chose forcément. Il y a bien une raison de sa venu ici. Outre le fait de lui faire peur, Peter doit avoir une idée derrière la tête. Idée qu’elle ignore, et mal grès tout elle essai encore de le comprendre.

Au fond elle ne l’a jamais vraiment compris. Pourquoi faisait-il tout ça ? Le pouvoir ? Est-ce que c'est la seul raison ? Peut-être qu'il aime tout simplement faire du mal aux gens. Même si pour elle ca n'a pas de sens, comment peut-on aimer faire du mal aux gens ? Comment en est-il arrivé là ? Ca la dépasse complètement. Peter reste une énigme qu'elle ne comprendra sans doute jamais. Elle pense rapidement à Jean et Michel. Sont-ils au courant que Peter est ici ? Sûrement que non sinon ils l’auraient prévenu. Le pire c’est que si elle leur dit ils ne la croiront pas. Avec ses antécédents ils penseront tout simplement qu’elle est de nouveau sujette à une crise. Et qui lui dit que ce n’est pas ça ? Celle-ci serait tout simplement plus forte que d’habitude. Mais non, cela paraît si réel. Rêve ou réalité, tout ça lui donne mal au crâne. Détachant enfin son regard du garçon, ses yeux glissent vers le paysage derrière à la recherche d’élèves. Est-ce qu'ils le voient ? Ou est-ce qu'elle est encore une fois la seule à le voir ? Mais les élèves ne regardent pas par là, trop concentré à discuter entre eux. Alors elle reporte son attention sur Peter, attendant de connaitre ce qu'il veut. L'interrogeant du regard, elle resserre un peu plus ses genoux contre sa poitrine. Même si elle ignore ce qu'il veut, une chose est sur, elle refuse qu'il s'en prenne à Jean et Michel ainsi qu'à ses nouveaux amis.